Employés pour la décoration des couvertures ou bien comme papiers de garde, les papiers marbrés sont un classique de la reliure. Mais comment naissent ces feuilles alliant l’éclat des couleurs à la finesse et la diversité des motifs ?
L’art du papier marbré nous vient de Turquie, où il porte le nom d’ebru. Pratiqué depuis des siècles, il est arrivé en Europe via Byzance et l’Italie, et apparait en France vers le milieu du XVIIe siècle. Le premier relieur français connu à avoir employé ce type de papier décoré est sans doute Macé Ruette, relieur du roi sous Louis XIII.
La mode s’en est rapidement répandue et des ateliers français ont commencé à en produire, suivant les modes du XVIIe siècle à nos jours. Peigné, caillouté, coquille, queue de paon, oeil de chat, les motifs se sont multipliés avec une véritable explosion au XIXe siècle.
Aujourd’hui, les motifs et coloris sont multiples. J’ai personnellement un faible pour les réalisations de Claire Guillot, qui crée dans son atelier bourguignon des feuilles alliant couleurs éclatantes et textures modernes (pour la contacter: claire.guillot1@free.fr). Je vous en propose une sélection pour orner vos livres à l’atelier!
Et concrètement, comment cela se fabrique-t-il? Sur un bain d’eau recouvert d’une substance hydrofuge (traditionnellement du fiel de boeuf), on projette des gouttes de peinture que l’on peut laisser telles quelles pour un effet caillouté, ou bien étirer à volonté à l’aide de tiges fines ou bien de peignes, pour des motifs réguliers ou plus figuratifs. Je vous laisse avec un exemple et cette performance incroyable de Garip Ay, un artiste turc: